“Innover, c'est savoir abandonner des milliers de bonnes idées.” Steve Jobs
Nul besoin de courir après l'idée géniale, toutes les réussites durables n'ont pas nécessairement pour origine une innovation de rupture révolutionnaire. Pour mettre sur pied un commerce en ligne durable, il importe de cesser de croire au storytelling des médias populaires qui cultivent la légende des innovateurs-héros comme uniques créateurs devant "l'éternel". Pour réussir, il vaut mieux être à la fois plus modeste et plus pragmatique.
En 1999, Anne-Sophie Pastel, alors jeune mère, eut l'idée de créer le site aufeminin.com après avoir constaté que le web était bien pauvre en informations pour les femmes. Depuis, ce site au succès fulgurant a été racheté par le groupe allemand Axel Springer AG, puis par le groupe TF1 en 2019, mais c'est une autre histoire.
A contrario, il peut aussi être risqué d'extrapoler des attentes personnelles, et de généraliser un peu rapidement sans tester à l'avance. Un peu de bon sens permet de placer le fléau de la balance du pour et du contre au juste milieu.
Comment profiter du rapprochement virtuel de l'internet et de la facilité de création de communauté d'intérêt pour court-circuiter les réseaux de grande distribution alimentaire et se fournir directement auprès de producteurs locaux.
L'idée de ce site web est judicieuse. Elle répond à un besoin précis de tous les consommateurs : accéder sans intermédiaire à des produits de qualité à meilleurs coûts (transport, emballage, distributeur) directement à la source.
Le web social, "type 2.0", comme on l'appelait il y a peu encore, permet justement de constituer aisément des communautés d'intérêt, et de créer un circuit court pour contacter les producteurs intéressés. Il ne manquait qu'un intermédiaire, la bonne idée était là.
Enfin, une fois la première version du site prête à être proposée aux visiteurs, c'est bien la question de l'indexation et du référencement qu'il s'agira de travailler...
Il s'agit d'un investissement à part entière comportant peu ou prou les mêmes risques qu'une activité plus classique. Une réflexion stratégique, orientée marché potentiel et concurrence s'impose.
Elle sera concrétisée par un business plan dont la réalisation permettra de lever les principales inconnues, de ramener à la raison les rêves trop optimistes et de limiter ainsi la prise de risques.
Les menaces sont en effet multiples. Il faut se préparer à résister aux copieurs de concept. Si ce sont aussi des adeptes du dumping pour gagner des marchés à tous prix, ils risquent de nous précipiter dans leur chute.
La multiplication des solutions de type "low cost", quel que soit le domaine d'activité, est aussi un danger dont il vaut mieux se prévenir...
Ensuite tous les cas sont particuliers et dépendent du concept de l'activité mise en place. Vu sous un autre angle, le low cost peut aussi être perçu comme un créneau porteur. Tout dépend du business model et de la démarche commerciale déployée.
Alain Fernandez est un consultant freelance depuis plus de trente ans. En marge de son activité de consultant, il a contribué à former nombre d'entrepreneurs (bénévolat en contexte associatif). Il est l'auteur de plusieurs livres publiés aux Éditions Eyrolles vendus à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires et régulièrement réédités.
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