Il n'est pas recommandé de bâtir un outil de pilotage en recopiant les indicateurs de référence "dit de la profession" sans s'assurer que ceux-ci correspondent en tous points à ses besoins.
Chacun sera soigneusement choisi en accord avec la stratégie poursuivie, les besoins spécifiques de terrain et les habitudes de travail.
Ces recommandations sont valables pour toutes les fonctions de l'entreprise, management, contrôle de gestion, commercial, suivi qualité, DSI et la conduite des projets.
Il n'est vraiment pas nécessaire, et c'est un euphémisme, de disposer de KPI sans relation directe avec les orientations locales et personnelles.
L'indicateur clé doit être en relation étroite avec les directions sélectionnées pour canaliser aux mieux les actions.
Les objectifs sélectionnés orientent la mesure de la performance.Il ne peut exister sur un tableau de bord de KPI importants, peut-être au niveau de l'entreprise, mais inopérants au niveau local. Si le décideur ou l'équipe ne dispose pas des moyens d'action ou ne se sent pas préoccupé par l'indicateur, il ne vaut mieux pas le placer sur le tableau de bord. Il ne fait qu'encombrer ce dernier.
Si je ne fais rien, ce n'est pas que je ne sais pas quoi faire, c'est qu'il n'y a rien à faire...
Un KPI ne laisse pas indifférent. Mais il peut aussi indiquer que tout est sous contrôle et que le succès est au bout du chemin. Aucune action complémentaire ne sera prise, la décision prise sera de ne rien changer.
Un bon indicateur incite à l'action. À la lecture d'un indicateur, le décideur réagit. Cette réaction peut être de ne rien faire, mais il s'agit cependant d'une démarche active.
La complexité du calcul et la difficulté de collecter les données ne sont pas les critères de valeur pour qualifier la pertinence d'un KPI. L'échelle de corrélation est d'ailleurs plutôt inverse. Un bon indicateur doit être aisé à construire, sans nécessiter de données inaccessibles ou de calcul difficile à comprendre. La complication est l'ennemie de l'efficacité. Et elle coûte toujours bien plus cher que prévu !
Les indicateurs seront bâtis en utilisant des informations "technologiquement" accessibles. D'autre part, il est inutile d'intégrer une information douteuse que nous ne pourrons jamais consolider. La question du coût d'obtention de l'information intervient ici. Il est quelquefois intéressant de comparer le coût de l'infrastructure nécessaire à l'obtention des informations avec l'apport au processus de décision.
L'indicateur doit pouvoir être présenté simplement sur le poste de travail. Le choix de la présentation ne doit rien au hasard. Le mode de présentation (données chiffrées, tableau, couleur, échelle, barre-graphe, compte-rendu, courbe...) sera sélectionné en tenant compte de la nature de l'information et des préférences des utilisateurs.
Les entreprises utilisent majoritairement des indicateurs financiers et productivistes issus de la comptabilité analytique ou légale publiée à échéances fixes. Ce rythme de publication est en décalage avec l'évolution du système. Il n'autorise que le constat. Trop tard pour agir. Pour piloter, l'information essentielle doit être disponible lorsque la décision est possible. C'est cela que l'on appelle le temps réel.
Pour que le tableau de bord remplisse bien ce rôle de réducteur de risques, il est important que le décideur ou le groupe de décideurs aient foi dans les KPI présentés. Car c'est surtout en exploitant son intuition que l'on prend les meilleurs décisions. Les KPI seront choisis par les utilisateurs.
Les utilisateurs sélectionnent en commun les indicateurs au sein d'une séance de type brainstorming suivie d'une session de valorisation. La méthode de choix des indicateurs est décrite dans le détail dans le livre de référence : Les Tableaux de Bord du Manager Innovant.
Peter Drucker écrivait :
Le business d'entreprise a deux et seulement deux fonctions : Le Marketing et l'Innovation. Le marketing et l'innovation produisent des résultats. Les autres fonctions ne sont que des coûts !
Même si le propos est un poil exagéré, la dichotomie abusive entre centres de coûts et centres de profits a causé bien des dégâts dans les entreprises.
Il n'en reste pas moins que le management de la performance se doit de se projeter dans l'avenir, c'est-à-dire dans l'évaluation du processus de création de nouveaux produits et celui de l'acquisition des nouveaux clients, soit le Marketing et l'Innovation sus-mentionnés.
Voilà de bonnes raisons de choisir des indicateurs de performance dignes de ce nom.
Dispo :
Présentation détaillée du livre "la transformation démocratique de l'entreprise"
Ce premier ouvrage s'appuie sur 25 années d'expérience de conception de système de mesure de la performance. Il est évidemment centré sur la délicate question du choix des indicateurs de performance : ce qu'il ne faut pas faire et comment parvenir à construire des indicateurs qui contribuent à faciliter la prise de décision, en équipe notamment, pour rendre réalisable la stratégie de l'entreprise...
Les tableaux de bord du manager innovant☛ Consultez la fiche technique »»»
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2. KPI qui se mord la queue : Lorsque l'effet devient la cause