Le statut d'auto-entrepreneur, ou micro-entrepreneur comme il a été rebaptisé sans trop d'originalité, peut sembler un bon tremplin pour celui qui souhaite entreprendre sans trop s'engager.
Le statut permet en effet d'essayer son idée et de mesurer les risques avant de se lancer à échelle réelle si l'expérience est positive.
Mais attention, le statut n'est pas exempt d'effets pervers.
Depuis que les politiques louent le dieu "flexibilité" comme solution miracle au chômage, la crainte de casser le salariat et de transformer toute une couche de la population en travailleurs corvéables à merci se concrétise petit à petit. Pour mieux éclairer le propos, voyons deux cas réels, seuls les prénoms ont été changés.
Pourquoi exiger des notes écrites officialisées par la ligne hiérarchique, quand tout a déjà été réglé au détour d'un couloir un café à la main ? Daniel n'était vraiment pas à sa place, la petite entreprise qui avait accepté sa prestation, impressionnée par le nom de son employeur précédent, a tôt fait de le remercier.
Une fois son nouveau statut en règle, elle a pu vérifier la justesse de l'adage : "les promesses n'engagent que ceux qui y croient". Elle a ainsi découvert que son ancien employeur comptait l'utiliser comme bouche-trou.
Une fois débarrassé du contrat de travail, il l'utiliserait comme les fermiers exploitaient les journaliers : (mal) payés à la tâche, sans vacances ni indemnités, ni droits aucun. Humiliée, mortifiée, ulcérée, elle a évidemment rompu toute relation avec cet exploiteur. Depuis, tout comme Daniel, elle court après les petits boulots et additionne les petits revenus, elle prend tout ce que l'on lui propose, corvéable à merci dit-on. C'est une vie ça ?
C'est pourtant ainsi que vivent bien des indépendants.
On a un projet, il est bien ficelé et on souhaite le concrétiser. On choisi le statut de micro entrepreneur parce que c'est le plus simple pour démarrer et tester la faisabilité de son idée. En effet les formalité sont simples, la comptabilité quasi inexistantes et les contributions sociales sont proportionnelles aux gains et non systématiquement dues comme pour tous les autres statuts d'indépendant.
Si l'idée fonctionne, on peut la transformer. Dans le cas contraire on n'a rien perdu, même pas du temps puisque l'on a acquis de l'expérience.
Bien entendu vous préféreriez ne tomber dans aucun de ces pièges, le petit guide 44 astuces pour entreprendre vous aidera à les repérer et à les éviter...
1. Comment transformer son envie d'émancipation en une activité durablement rentable. Les meilleurs "trucs" des pros de l'entrepreneuriat sont ici mis en forme, structurés et illustrés de témoignages de créateur d'entreprises.