Le modèle de la décision : une illusion
Avant de lancer un projet décisionnel, Business Intelligence, tableaux de bord, sommes-nous toujours sûr de bien percevoir la réalité de l'organisation ou, plus prosaïquement, nous contentons-nous seulement d'une modélisation autant simplificatrice qu'illusoire ? Poser la question, c'est y répondre… La prise de décision en entreprise ne peut se contenter d'une modélisation simpliste.
Les effets pervers de la modélisation simplificatrice

Le
processus de décision en entreprise est particulièrement complexe. Il suffit d'avoir passé quelques temps en entreprise pour bien comprendre que l'on ne parviendra pas à le modéliser en deux, trois vues powerpoint, quelques blocs et quelques flèches.
Pourtant bien des concepteurs de solutions décisionnelles, Business Intelligence et tableaux de bord s'appuie encore aujourd'hui sur le modèle simplissime du décideur robot, celui qui prend toujours la bonne décision puisqu'il est toujours pleinement informé, pure fruit de la modélisation simpliste de l'homo oeconmicus.
Le mythe et la réalité
C'est vraisemblablement dans cette modélisation simpliste que se niche l'explication de la faible performance des
systèmes décisionnels mis en oeuvre aujourd'hui. On essaie de greffer une technologie de pointe sur un mythe, sur une illusion d'organisation. Et ça , ça ne marche pas.
La cause d'échec du projet
D'ailleurs, on touche là du doigt le principal problème de l'informatisation. Les échecs des projets technologiques ont très souvent pour origine cette confusion entre le mythe et la réalité. C'est ainsi, que l'on se retrouve à bâtir une solution technologique, censée automatiser et/ou servir une organisation dont la représentation est totalement illusoire...
L'organisation qui, auparavant fonctionnait, les hommes savent toujours glisser de l'huile là ou il faut, se découvre une fois le projet achevé, totalement cristallisée, engoncée dans un costume étriqué. Il n'y a plus qu'à attendre que le « système D » refasse surface.
C'est vrai lors des projets ERP, des projets CRM et ne parlons pas des projets de KM. C'est d'autant plus vrai dans le cadre du décisionnel touchant de près, comme son nom l'indique, à la décision ou autrement dit au sacro-saint pouvoir.
Où il faudrait multiplier les centres de décisions et les outils tableaux de bord
Le « projet décisionnel », en tout cas tel qu'il est encore envisagé aujourd'hui, cherche ainsi à couler dans le béton une organisation aussi mythique qu'archaïque, où une petite poignée décident et les autres rendent des comptes. Ainsi, on appelle pompeusement « outil décisionnel », ce qui n'est en fait que du
reporting. (Le succès du décisionnel a longtemps porté essentiellement sur les ventes des licences d'outils de reporting).
Les tableaux de bord, véritables instruments d'aide à la décision, restent encore réservés à une soi-disant élite de « décideurs » et sont installés au compte-gouttes. Pourtant on sait fort bien que pour dynamiser la réactivité, seule recette gagnante actuelle, il faut au contraire multiplier sans retenue les centres de décisions, bref démocratiser les systèmes décisionnels. La technologie n'est pas en cause. Elle est tout à fait au point pour bâtir l'entreprise réactive tant attendue.
Qu'attend-t-on pour brûler les mythes ?
L’auteur
Alain Fernandez est un spécialiste de la mesure de la performance et de l’aide à la décision. Au fil de ces vingt dernières années, il a accompagné nombre d'entreprise en France et à l'International. Il est l'auteur de plusieurs livres publiés aux Éditions Eyrolles consacrés à ce thème et connexes, vendus à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires et régulièrement réédités.
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La qualité d'une décision ou la compétence d'un décideur ne peut être jugée au seul vu des résultats, malgré la croyance largement répandue. C'est pourtant malheureusement le principe retenu que ce soit en entreprise ou ailleurs pour trier les bonnes décisions des mauvaises et les décideurs respectables des incompétents dans la foulée. Ce principe est totalement erroné et néfaste de surcroît. Toute la question du droit à l'erreur repose justement sur un sérieux éclaircissement de ce principe. Voyons tout cela dans le détail.
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Pilotez donc au lieu de contrôler !
Le Management de la Performance est au service des décideurs, pas des "gendarmes" de l'entreprise ! En première partie, ce livre fondé sur vingt ans de pratique, dépiste les fausses routes du management de la performance avant de développer en deuxième partie une démarche pratique concrète et illustrée.
Les Tableaux de bord du Manager Innovant, Une démarche en 7 étapes pour faciliter la prise de décision en équipe
Alain Fernandez
Editeur : Eyrolles
Pages : 320 pages
Prix : 25 Euros
EAN : 978-2212569285
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