Sciences sans conscience n’est que ruine de l’âme. François Rabelais
Mais qu'en est-il des tâches un peu plus complexes impliquant une prise de décisions non pré-écrites, des tâches que chacun d'entre-nous, quels que soient son rôle ou sa fonction, rencontre au quotidien ?
Commençons par deux définitions pour éclairer la suite du propos.
L'Intelligence Artificielle, comme toutes solutions informatiques, repose sur un ensemble d'algorithmes, notamment le (les) désormais fameux Machine Learning" et autres "deep learning". Il s'agit d'un type d'algorithme fondé sur un principe d'auto-apprentissage, se nourrissant en continu des nouvelles données disponibles.
C'est un algorithme un peu particulier puisqu'il apprend seul pour agir et réagir en s'améliorant automatiquement, en tout cas théoriquement et en considérant le terme "d'amélioration automatique" dans son sens le plus strict.
Amélioration continue dites-vous ?
Il y a déjà quelques années, le bot d'Intelligence Artificielle "Tay" de Microsoft (Tayandyou sur twitter), à force "d'amélioration automatique" était devenu en moins de vingt-quatre heures un infâme nazi. Il a vite été déconnecté.
Bien évidemment, l'IA a significativement évolué depuis. Au vu des investissements massifs réalisés (Microsoft a investi dix milliards de dollars dans OpenAI l'entreprise à l'origine de Chat GPT), on peut sérieusement le penser même si le principe fondamental est toujours le même : « Il n’a rien de révolutionnaire » : Yann LeCun, 01net.
À ce sujet, plus récemment, Meta (Facebook) a déconnecté au bout de trois jours son IA "Galactica" qui là encore générait des articles racistes et mensongers : Galactica, la nouvelle IA de Meta dépubliée au bout de trois jours (NextInpact)
Pour en revenir à la question posée IA Vs Intelligence humaine :
Ces « algorithmes » au fonctionnement ésotérique pour le commun des mortels, véritables entités pensantes, seraient en passe de nous dominer et de nous reléguer, nous autres insignifiantes créatures humaines, à quelque chose d’anachronique dans une cyber société ultra-libérale régnante...
Espérons que tout cela s’achève mieux pour nous que pour les personnages des dystopies !
Le thème : Sujet : Une étude romancée, démonstrative et constructive partant de l'inanité des regrets, puisque l'on ne revient pas sur son passé, et convainquant de l'importance de vivre le présent tel qu'il est et de bâtir son propre futur...
ISBN : 9782959320408
Pages : 234 pages 10 €
On a beau inonder les acteurs de terrain de procédures et de normes en tout genre pour s'assurer qu'ils ne sortent des ridelles du "prescrit", ceux-ci sont bien tenus de prendre les décisions ad hoc qui s'imposent pour garantir la continuité du processus de création de valeurs.
Il serait temps que les dirigeants, consultants-prescripteurs et autres adeptes des démarches top-->down prennent conscience que les entreprises fonctionnent uniquement grâce au bon sens des acteurs de terrain qui savent prendre la décision adéquate en fonction du contexte, imprévisible par nature.

Légende: Les types de décisions prises en entreprise
Etant donné que les données sont disponibles, il n'aura aucune difficulté à justifier son choix, le cas échéant. C'est du ressort du professionnalisme et de la compétence. Celui qui connait bien son métier sait collecter, rapprocher et interpréter les bonnes données.
En revanche, le second cas est bien plus délicat. C'est là où le terme de "décision" trouve tout son sens. Il est en effet impossible de collecter toutes les informations nécessaires pour garantir un choix unique. C'est un contexte d'incertitude. Il faut donc "inventer" les informations manquantes et s'engager. La décision s'apparente alors à une prise de risques. C'est une question de bon sens et d'expérience.
Il est aussi juste de mentionner la difficulté de s'engager sans disposer de tous les repères, de la prise de risque et l'importance radicale de la sphère émotive dans ce complexe processus de décision en un contexte d'incertitude. Lire à ce sujet les travaux Antonio Damasio, spécialiste des neurosciences, et notamment : l'erreur de Descartes.
Pour le dire vite, le décideur ne se risque pas à chercher la solution la plus optimale. Il se contente de la première satisfaisante à son sens. Le manque de temps explique en grande partie ce comportement, mais pas seulement. Toute la subjectivité du décideur entre ne ligne de compte.

Légende : le processus de la rationalité limitée. Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Cela dit, pour justifier l'utilité du modèle ici présenté, ne jamais oublier la formule de George Box (1919-2013), statisticien :
Tous les modèles sont faux, mais certains sont utiles.Poursuivons avec un second extrait du livre de référence pour mieux éclairer le propos :
Nous ne serons jamais pleinement informés, c’est ainsi. Seulement, nous les humains, nous sommes bien mieux équipés que les machines fussent-elles équipées d'algorithmes d'Intelligence artificielle pour décider. C’est, en effet, en nous appuyant sur notre sphère émotionnelle et notre sensibilité affûtée par notre expérience acquise au fil des années, que l’on sait discerner une voie possible dans un brouillard entropique généralisé. Bref, on anticipe.
C'est second thème inaccessible aux machines. Un thème qui rejoint quelque part le précédent. Il s'agit de notre capacité à échanger et à partager naturellement des informations. Ce ne sont pas des informations bien formatées comme deux unités centrales peuvent en échanger, mais des suppositions, des sentiments ou des émotions. C’est ainsi que depuis l’origine des temps, les humains mènent leur barque en environnement complexe et incertain.
Les éléments disponibles pour juger de l’opportunité de l’une ou l’autre option sont insuffisants pour décider sans coup férir. Pour pimenter un peu plus s’il était nécessaire, ajoutons que la décision n’est possible que dans une certaine unité de temps. Il faut donc savoir exploiter au mieux les seules informations disponibles durant la fenêtre de décision. Lire la suite et l'article complet dans le livre de référence
C'est une lourde tâche qu'il s'agit d'entreprendre dès le plus jeune âge. Nous n'en sommes plus au temps de l'apprentissage des rudiments du codage comme certains le préconisent encore. Ça, c'était au siècle dernier qu'il fallait le faire.
Aujourd'hui, ce n'est pas par ce que l'on apprend à écrire une boucle "for" ou un choix conditionnel "if then else" que l'on saura se dépatouiller de ces outils. L'enjeu est d'une autre envergure.
En complément : COMMENT PERMETTRE À L’HOMME DE GARDER LA MAIN ? Les enjeux éthiques des algorithmes et de l’intelligence artificielle. (CNIL).
Le thème: Sujet : Expérience concrète d'instauration de la démocratie au sein d'une PME
ISBN : 9782959320422
Pages : 360 pages
Présentation détaillée du livre "la transformation démocratique de l'entreprise"
Alain Fernandez est un spécialiste de la mesure de la performance et de l’aide à la décision. Au fil de ces vingt dernières années, il a accompagné nombre d'entreprise en France et à l'International. Il est l'auteur de plusieurs livres publiés aux Éditions Eyrolles consacrés à ce thème et connexes, vendus à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires et régulièrement réédités.
Le manager, le robot et la prise de décision
Manager avec bon sens
La folie de la mesure en entreprise
Le décideur face à un dilemme
Dissocier le bruit de l'information
Les tableaux de bord du manager innovant
Une démarche en 7 étapes pour faciliter la prise de décision en équipe
Alain Fernandez
Éditeur : Eyrolles
Pages : 320 pages
Format ebook : PDF & ePub,
Format Kindle
En attendant les robots
Enquête sur le travail du clic
Antonio A. Casilli
Seuil
400 pages
Dispo : www.amazon.fr
Source illustrations : Gerd Altmann, Peggy und Marco Lachmann-Anke, Peter David, OpenClipart-Vectors de Pixabay
1. Décision selon Drucker 2. Délégation et prise de décision dans l'entreprise
3. Modélisation de la décision, simple ou complexe