La reconnaissance en entreprise, au-delà du blabla
Nous avons tous besoin de reconnaissance, c'est dans la nature humaine. C'est d'autant plus vrai aujourd'hui en entreprise où l'on attend que chacun se défonce plus que de raison. Alors, c'est quoi la reconnaissance ? La reconnaissance commence par le respect de l'autre, de son travail et de la valeur ajoutée apportée qui ne s'exprime pas nécessairement selon un critère quantitatif. Voyons tout cela.
Il s'agit de comprendre que la reconnaissance des résultats n’est pas suffisante. L’effort fourni et les compétences déployées méritent tout autant d’être reconnus à leur juste valeur....
La reconnaissance est la clé d'un management responsable
Le principe de la carotte et du bâton est encore un mode de management largement pratiqué. Camouflé parfois sous des artifices de
bienveillance et autre "bonheur au travail", c'est bien de cela qu'il s'agit une fois ôtés les artifices cosmétiques.
Qu'est-ce que la reconnaissance au travail ?
Adopter la promesse de la prime ou la menace de la punition comme instrument de motivation, c’est faire totale abstraction de ce qui motive réellement les salariés pour accomplir leur mission.
Bien plus d’activités qu’on ne l’imagine satisfont pleinement ceux qui les réalisent. Ce n’est pas la seule perspective d’une prime ou la peur d’un blâme qui motive pour se lever le matin. L’ambiance de travail, les rencontres, la tâche à réaliser ou les responsabilités à assumer, et toutes combinaisons des éléments de cette courte liste qui mérite d’être complétée sont autant de facteurs de bien-être au travail.
Le salaire et les primes sont des points essentiels, n’en doutons pas, mais ce ne sont pas les seuls facteurs de motivation. Heureusement d’ailleurs, sinon
aucun salarié n’accepterait spontanément d’aller au-delà de sa fiche de poste pour assumer les inévitables imprévus, et aucune entreprise ne pourrait fonctionner.
C’est une évidence, mais il a fallut tout de même attendre les années 1960, avec les travaux de Douglas Mac Gregor et la théorie Y, pour mesurer à quel point Frederick Taylor, pour qui tout salarié est un fainéant qui s’ignore, avait tort.
Quel type de reconnaissance en entreprise ?
La reconnaissance, ce n’est pas uniquement récompenser les résultats obtenus
Les types de reconnaissance en entreprise. Source : Les tableaux de bord du manager innovant, © Eyrolles 2018
La prime ne suffit pas
La reconnaissance ne s’exprime pas uniquement sous la forme classique d’une récompense une fois les résultats atteints (cas 1 et 2 de la figure ci-dessus).
Il est désormais reconnu que la promesse d’un prix, une prime par exemple si l’on atteint l’objectif fixé dans les délais, n’est peut-être pas le moyen le plus efficace pour stimuler l’efficacité individuelle ou collective. En effet, une fois le résultat prévu atteint, la prime est considérée comme un dû et non comme une félicitation.
Mais en fait, à quoi sert la reconnaissance ?
La reconnaissance, ça sert à...
Sentir que l’on suit la bonne direction, que l’on adopte la bonne approche, et surtout que cela vaut le coup de se défoncer !
Le rôle de la reconnaissance sur la performance individuelle et collective. Source : Les tableaux de bord du manager innovant, © Eyrolles 2018
Avec un mode de management fondé sur la responsabilisation et
l’autonomie des équipes, les marques de reconnaissance favorisent le
progrès continu. Elles fonctionnent non seulement comme un encouragement à progresser, mais aussi comme un feedback positif destiné à confirmer au salarié ou à l’équipe qu’ils suivent bien la bonne direction (cas 3 et 4 de la figure ci-dessus).
L'acte de reconnaissance sert à manifester sa considération
La reconnaissance, c’est surtout le moyen de montrer sa considération
Théoriquement, il existe deux types de motivation : extrinsèque et intrinsèque.
- La motivation extrinsèque caractérise une source extérieure de satisfaction, telles que les promesses de récompenses, qu’elles soient financières ou plus généralement sous la forme d’avantages matériels, de promotion ou de formation profitable.
- En revanche, on qualifie de motivation intrinsèque les stimulateurs internes qui nous animent, comme le plaisir d’achever la tâche assignée, de se dépasser en acceptant des missions plus difficiles, le goût de la qualité et celui du travail bien fait que l’on a déjà abordé (cas 5 de la figure ci-dessus).
Les motivations intrinsèques sont bien plus puissantes pour parvenir à un objectif fixé et conforme à ses attentes et à ses possibilités. La reconnaissance, vue sous l’angle de l’estime et de la considération des qualités et du talent de l’individu ou de l’équipe, est bien le moyen de renforcer les motivations intrinsèques.
Remarque : les deux modes de motivation ne s’opposent pas mais se complètent.
Pour conclure...

Le respect du métier et de l’amour-propre de ceux qui l’accomplissent est le premier fondamental. La reconnaissance du travail bien fait est le second. Les impératifs de productivité et de rentabilité sont une évidence, mais ils ne seront jamais remplis sans la connaissance intime de ceux qui accomplissent le travail.
Remarque: Cet article est fortement inspiré du livre "
Les tableaux de bord du manager innovant, © Eyrolles 2018". C'est un extrait de la
méthode SOCRIDE où la lettre "R" se réfère justement à l'indispensable notion de "Reconnaissance". Le chapitre consacré à ce thème est bien plus conséquent. Il traite notamment de l'incontournable question de la "Reconnaissance de l’individu ou de l’équipe ?" qui peut tout changer ainsi que celle du "droit à l'erreur" sans laquelle, autant la notion de
"confiance" que celle de "Reconnaissance", ne demeurent de vains mots émaillants les discours les plus hypocrites.
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Éditeur : Eyrolles
Pages : 320 pages
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