Un conseil pour les managers qui abordent leur premier projet
Manager un projet n'a rien de naturel. Lorsque l'on se retrouve dans ce rôle pour la première fois, on court le risque de passer par les erreurs de débutant les plus critiques, fatals autant pour l'issue du projet que pour son moral. S'il existe un premier "truc" à rapidement comprendre, c'est bien l'importance d'une bonne maîtrise de la communication en toutes situations avec l'ensemble des parties prenantes. Ensuite, si on apprend à repérer rapidement les influenceurs, positifs et négatifs et à prendre du recul en toutes occasions, on s'achète alors une assurance pour franchir les premiers obstacles...
L'expérience est le nom que chacun donne à ses erreurs." Oscar Wilde
Quels sont les "réflexes" les plus difficiles à acquérir pour un manager débutant ?
Je vous en propose trois. Tant que l'on n'a pas été amené à conduire plusieurs projets dans des contextes différents, ils ne tombent pas toujours sous le sens.
L'importance de ces "réflexes" n'apparaît qu'avec l'expérience.
Celui qui sait en saisir la portée sans perdre de temps s'accorde une avance certaine et améliore sérieusement son "quota" de projets réussis.
Ces trois "réflexes" complètent
les 4 conseils au manager débutant déjà développés au cours d'un article précédent.
1) Savoir communiquer en toutes occasions
Il est essentiel d'éviter de s?enfermer dans une bulle étanche, même lorsque les problèmes tombent comme une pluie de giboulée. Communiquer, ce n?est pas seulement rendre compte de l?avancement pour rassurer le client et les parties-prenantes :
?ne vous inquiétez pas, tout va bien, tout est sous contrôle?.
Ce n'est pas non plus exposer ses misères en se lamentant dès que la moindre des péripéties sort de la ligne prévue.
Communiquer, c'est bâtir un réseau relationnel au sein de l'équipe bien entendu, mais aussi avec toutes les autres parties prenantes directes et indirectes. Il faut donc prendre le temps de soigner ses relations pour non seulement créer des alliances, mais aussi pour collecter de l'information.
Par recoupement, elle sera ensuite utile pour éclaircir les enjeux "masqués" et alimenter ainsi l'analyse des risques ou celle des menaces potentielles. Ce sont les fameux "micro-signaux" qui sont peut-être annonceurs d'une opportunité heureuse.
2) Repérer rapidement les influenceurs
L'intérêt pour le succès du projet n'est pas nécessairement partagé par tous les protagonistes, loin s'en faut. Déjà, il y a tous ceux qui s'en foutent. Ils ne se sentent pas concernés puisque, selon eux, le projet n'aura pas d'influence sur leurs prérogatives. Mais gare au changement de position en cours de projet !
Si, finalement au fil de l'avancement, ils découvrent que leurs domaines de responsabilités ou leurs ambitions inavouées ont toutes les chances d'être chamboulés, ils prendront alors position.
Ce seront des alliés potentiels s'ils y trouvent leur intérêt, ce seront peut-être des saboteurs en puissance s'ils perçoivent un danger. Parmi les premiers, on trouve généralement les opportunistes toujours prêts à grimper dans la barque du projet si celui-ci se déroule sous les meilleurs hospices.
Les parties prenantes directement concernées semblent plus faciles à cerner. Mais, là aussi, les points de vue peuvent changer selon les évolutions au gré de l'avancement.
Malgré l'idée que s'en font les frais émoulus des écoles et formations, ainsi que tous ceux qui ne l'ont approché que de loin, un projet, quel qu'il soit, ne peut se résumer à des méthodes, des outils et des procédures. Un projet, c'est avant tout des femmes et des hommes qui tentent de créer quelque chose ensemble... Toutes les problématiques des relations humaines sont donc au coeur de la conduite des projets.
3) Toujours prendre du recul
C'est un peu la synthèse des deux points précédents. Ce n'est pas toujours facile de prendre le recul nécessaire pour apprécier le contexte dans sa globalité lorsque l'on a les mains dans le cambouis.
D'ailleurs le débutant ne voit pas nécessairement l'intérêt tant il est pris dans le "feu de l'action" en charge de traiter les avalanches d'imprévus, que ce soient le manque de moyens, les compétences mal ciblées, les plannings trop rigides ou les clients impatients...
Pourtant, sortir la tête du guidon,c'est bien là l'unique solution pour mieux prévenir les risques et saisir les opportunités. Bref, c'est une condition de la réussite.
L’auteur
Alain Fernandez est un spécialiste de la mesure de la performance et de l’aide à la décision. Au fil de ces vingt dernières années, il a conduit et accompagné de nombreux projets d'entreprise en France et à l'International. Il est l'auteur de plusieurs livres publiés aux Éditions Eyrolles consacrés à ce thème et connexes, vendus à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires et régulièrement réédités.
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Le livre de référence du site
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Editions Eyrolles
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EAN : 978-2212569735
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